L'Eurasie a constitué de tous temps le milieu naturel des animaux à fourrures. Or, si l'Antiquité ne nous donne que peu d'informations sur le sujet, les auteurs musulmans arabes médiévaux (IXe-XIIe siècle) sont beaucoup plus prolixes. Ils nous permettent dès lors d'appréhender les relations commerciales privilégiées entre la civilisation musulmane sédentaire et les populations semi-nomades de l'Eurasie. Il apparaît que les voies commerciales durant cette période restent pratiquement les mêmes alors que les acteurs changent. Ainsi, quand la suprématie khazare décline dans le deuxième moitié du Xe siècle, elle se voit remplacée par la main mise des Bulgares de la Volga. Précisons que les Khazars ont surtout joué un rôle d'intermédiaires plus que d'acteurs dans la chasse et la production des peaux. Après l'an mil, on constate par l'archéologie un ralentissement dans les échanges alors que les sources littéraires manquent pour la période, mais la situation telle qu'elle apparaît chez les auteurs du XIIe siècle nous laisse à penser que les réseaux n'ont fait que s'étendre avec l'apparition de nouveaux intervenants : les principautés russes (Kiev, Novgorod). Le passage des Mongols ralentira ce développement mais n'y mettra pas fin.