Le terme bayān oscille entre le sens rhétorique-littéraire (qu’on pourrait comparer à la notion de faṣāḥa ou à celle de balāġa ) et le sens d’une épistémè. Justement, ce fait est intrigant à la mesure où on est face à un terme quasi omniprésent à la fois dans les deux catégories des sciences, linguistiques et religieuses, ce qui nous met, en même temps, au coeur d’une problématique non moins importante, celle d’étudier les rapports entre la rhétorique et les sciences islamiques. Je propose de revenir tout d’abord sur le statut épistémologique du bayān avant d’analyser quelques écrits influents dans la littérature du bayān . A cet égard, je mets l’accent sur les textes où il apparaît assumant la fonction d’argumentation ou de production de sens.