Summary Partant de la présupposition que la traduction constitue une des formes de la survie des œuvres littéraires et que l'exigence de la rétraduction des œuvres montre la possibilité de la réactualisation de ces œuvres, je vais examiner quelques aspects de l'influence réciproque entre la culture populaire roumaine et hongroise. Les sources textuelles de l'œuvre musicale Cantata profana de Béla Bartók sont des variantes roumaines des ballades populaires roumaines. Ces créations nommées « colindas » (chants de noël) ont survécues grâce à cette composition musicale. L'œuvre du compositeur hongrois a influencée aussi l'idéologie hongroise de la « source pure » : pour la désignation de la pratique qui fait appel et remonte à la culture populaire pour la réintégrer dans des œuvres nouvelles on emploie cette formule de nos jours aussi. On peut montrer qu'un autre ballade « par excellence roumaine », qui a donné la base d'une entière théorie de l'idéologie nationale roumaine et joue un rôle à peu près exclusive, même sacrale dans l'élaboration de l'identité nationale roumaine, la ballade Miorioa présente parenté avec les ballades néo-grécques des cleftis? Ne pourrait-on pas supposer qu'une œvre littéraire distincte de la mémoire collective roumaine provient d'un texte de langue néo-grecque ou bien ukraïnienne ? Ne pourrait-on pas dire que l'on possède une œuvre musicale qui pouvait devenir une des sources de la mémoire, de la connaissance et de l'identité collective hongroise et celle-là en même temps remonte à un texte de langue roumaine ? C'est à ces questions que ma communication cherche les réponses.